01 abril 2006

Dans un instant


Dans un instant, qui me blesse le coeur, les couleurs se mélangent aux puissances des dieux sans images.
Le noir ne l'est plus et le blanc disparaît dans les pages écrites sans mystère.
L'ombre se prépare pour partir sans laisser le moindre signe d'absence, sans faire croire que le monde ne sera plus là, quand elle pensera revenir.
Lorsque la flamme s'éteint, on écoute le silence se briser, en devinant les souffles qui volent sans destin.
Ils pourrissent dans un étang abandonné, sans que personne les ramasse.
Il n'y a personne. Les gens sont partis...
Tout se transforme en fantômes. Les guignols sautent des petits théâtres de notre enfance et, eux aussi, se transforment en cauchemars, qui ne cessent qu'au moment où tu me souris.
Alors, tes yeux, pleins d'un amour si violent, de cette couleur si profonde, me transportent doucement dans un monde transparent et chaud.
Le souffle reprend sa force et la lumière sort de son nid et vient me caresser les paupières.Je reprends le dessin oublié sur mes genoux et je rends les couleurs au monde.